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AU  BOUT  DE  LA  LANGUE

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Un film de Céline Dupuis

sur une idée et avec Gil Bourasseau

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Projet développé dans le cadre de :

Atelier "Écrire son documentaire" dirigé par Laurent Roth ·  Maison des auteurs - SCAM 2018

Atelier "Pitcher son documentaire" dirigé par Claire Dixsaut · Maison des auteurs - SCAM 2018

Atelier  "Pitcher et promouvoir son documentaire"  dirigé par Christian Popp et Paul Pauwels · La Fémis - 2018

Pitching · FIPADOC 2019

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Au bout de la langue c'est l'aventure humaine à laquelle nous convie Gil Bourasseau, comédien, metteur en scène, directeur de la compagnie de théâtre L'art mobile, en lutte contre un glioblastome, une tumeur au cerveau dans la zone du langage. Contre les bégaiements, les aphasies et autres dyslexies dont l'acteur a appris à se jouer, Gil doit reconstruire tous les chemins qui mènent aux mots, à la recherche du mot perdu jusqu'à son retour au plateau pour sa dernière mise en scène.

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GENÈSE

 

 

- Allô !

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- Salut, p’tit bonhomme !

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- Salut, mon grand ! Comment ça va ?

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- Ben, c'est pas terrible. Ça recommence.

J’ai rendez-vous mardi prochain avec le neurochir’.

Tu peux être là ?

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- Moi ?!

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- Oui, toi. Avec ta caméra.

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- Tu veux que je te filme à l'hôpital ?

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- Je veux qu’on fasse quelque chose tous les deux avec ça.

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Nous sommes à l'automne 2014. Pressentant la gravité de l'annonce d'une récidive (Gil a subi une première exérèse sept ans plus tôt), Gil souhaite que je le filme dans cette aventure qu'il devine ultime. Pour faire quelque chose de tout ça, comme il dit. Créer jusqu'au bout. Et pour une fois, faire trace.

 

Gil c'est un ami de longue date. Une amitié de 25 ans. Il est comédien, metteur en scène et directeur de la compagnie L’art mobile. C’est un homme jovial, drôle, blagueur, un bon vivant amateur de grands whiskys qui aime le filet mignon. C’est un passionné de théâtre, un amoureux des mots, de la langue. On s’est rencontrés en 1991 au sein du Théâtre des Humeurs. L’année suivante, il joue le rôle de Zappi dans le spectacle Les astrostoppeurs, un personnage à deux têtes qui parle avec son cerveau ! Depuis les années 2000, je réalise les captations de ses spectacles.

 

Je commence à tourner dès ce premier rendez-vous avec  le neurochirurgien. L'IRM n'est pas bonne. La tumeur a récidivé et elle s'étend même. Il faut opérer Gil de toute urgence. Une opération qui est dite éveillée, car on réveille le patient après la trépanation pour qu'il guide le chirurgien pendant l'opération afin que le scalpel n'endommage aucun  circuit vital.

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L'homme est un animal parlant. La parole fait l'homme. La parole nous fait, la parole fait l'autre. Et la tumeur frappe Gil justement là, dans la possibilité du mot, lui l'homme de théâtre ! Lui l'acteur, le comédien.

 

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- Qu’est-ce qu’il te restera de la vie ? de ton expérience sur terre ?

- Le poème. La force du poème. Définitivement.

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Gil nous invite dans sa quête des mots perdus, des mots qui n'arrivent pas se dire, qui se cachent dans ses synapses labyrinthiques à reconstruire. Ponts brisés, précipices à traverser. Jour après jour, de séances de rééducation chez l'orthophoniste en promenades amicales, de consultations médicales en journée de travail au plateau de la salle de spectacle, Gil se bat pour retrouver le chemin de chaque mot, retrouver la parole de l'homme de théâtre qui loue depuis tant d'années la beauté et la force du verbe.

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Et, parfois, quand le mal à dire devient maladie. laisser le silence dire tout ce que l'on ne peut pas ou ne veut pas dire. Crier le silence. Il suffit alors d'un regard. Le regard de Gil face caméra qui en dit beaucoup plus que toutes paroles. Les images parlent d'elle-même et défilent le temps qui reste. Du Gil fanfaron au volant dans sa rutilante Chrysler Le Baron décapotable au Gil un brin cabot faisant semblant de mourir après une perfusion. Du Gil philosophe marchant dans la forêt derrière chez lui au Gil de retour au plateau du théâtre pour sa dernière mise en scène. La consigne, c'est de vivre, comme dit Gil, même si la mort est là, présente à chaque instant. Mais, si la conscience de la mort a fait de nous des fabricateurs de récit, c'est peut-être parce que la fin n'existe pas.

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avec Gil Bourasseau,sa femme Cécile Tournesol,

Céline Dupuis

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 l'aimable participation du personnel soignant

et des médecins de l'AP-HP de la Pitié-Salpêtrière :

le docteur Gilles Huberfeld, neurologue

le docteur Laurent Capelle, neurochirurgien

le docteur Caroline Dehais, neuro-oncologue

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les orthophonistes de l'hôpital Rothschild et de Gif/Yvette.

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les archives des répétitions et des captations de

CD Films, L'art mobile et du Théâtre des Humeurs

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à la mémoire de Gil,

décédé le 29 juillet 2016

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